Ce court roman raconte l’histoire de Marie, une jeune femme qui vient d’apprendre que son mari, Paul, a eu un accident et se trouve dans le coma. On ne sait pas quand il sortira de ce coma ni les séquelles. Le monde de Marie s’effondre. Elle ne veut plus voir personne, fait le vide autour d’elle. Elle réalise que toute sa vie tourne autour de son couple. Paul est publicitaire. Il rêve de devenir écrivain mais n’a jamais écrit un livre. Elle a toujours perçu une ombre en lui. Quand elle tombe sur ses écrits, son journal intime, elle ne peut s’empêcher de les lire. Elle comprend qu’un secret familial le ronge. Elle part alors en quête de ce secret qui va la mener en Italie. Ce voyage va finalement l’éloigner de Paul et sera synonyme de renaissance pour elle. Marie va prendre une décision radicale en rapport avec le titre.
La quatrième et dernière partie du roman donne la parole à Paul. Sorti du coma, il se reconstruit et n’accepte pas la décision de Marie. Dans une sorte de mise en abîme, le narrateur, Paul, écrit pour tenter de combler les blancs des mois qu’il a passés dans le coma et reconstituer le parcours de Marie.
C’est un roman doux, à l’écriture délicate. Lu rapidement, j’ai enchaîné les pages afin de connaître la suite. Je me suis attachée à Marie et j’aurais voulu passer encore un peu de temps avec elle, savoir ce qu’elle est devenue après son évanouissement. J’ai aimé accompagner Marie dans son cheminement intérieur. Un bon premier roman dont j’espère retrouver la plume de l’autrice lors d’une autre rentrée littéraire.
Merci Babelio et Buchet Chastel pour cette lecture
« Il en allait probablement souvent ainsi de ces récits qui traversent les familles et les générations sans que personne, par pudeur, indifférence, crainte ou peur, ne cherche à questionner derrière les quelques mots invariablement énoncés la véritable nature de l’histoire ni les destins abîmés des protagonistes. »
« Marie se demanderait bientôt si l’existence n’était pas plus intéressante lorsqu’à la durée des choses on lui oppose la densité qu’accompagne la brièveté. »
« Au cours de ce voyage, elle se faisait face, peut-être pour la première fois, prenait le temps de regarder, d’écouter, de sentir. Avant que l’accident n’impose un arrêt, elle s’était ces dernières années noyée avec Paul dans un flux devenu bientôt indistinct de sociabilité où un ami valait un autre ; un matériau interchangeable. Entre le travail et la vie sociale, Il fallait remplir l’agenda, combler le temps. C’était une manière facile, certainement paresseuse, de vivre ; celle partagée par beaucoup. »
Un avis sur « L’évanouissement de Marie / Natacha Sadoun »