Décidément j’aime tout ce qu’écrit et publie Cécile Coulon. Bref, une auteure chouchou que ce soit en poésie ou en roman.
En cette rentrée littéraire, elle nous offre un nouveau roman paru le 19 août et un recueil de poésie à paraître fin octobre. J’avais apprécié « Une bête au paradis », je me réjouissais donc de lire celui-ci qui se passe dans le Jura, fin du 19ème siècle. J’ai aimé retrouver la plume puissante et poétique de Cécile Coulon qui joue avec différents genres littéraires.
On découvre d’abord le personnage de Candre Marchère. Il a 5 ans et vient de perdre sa mère. Il sera ensuite élevé par leur bonne, Henria. C’est un riche propriétaire. Il possède des forêts dont il vend le bois. Il a épousé une première jeune femme, Aleth, qui est morte peu de temps après leur mariage. C’est un homme bon, pieux, attentionné et sensible, qui fera un très beau parti pour Aimée d’après son père.
Aimée, 18 ans, rencontre donc Candre en vue d’un mariage arrangé. Elle tombe sous son charme au fur et à mesure, contrairement à Claude, son cousin avec lequel elle a grandi.
Le roman se place du point de vue d’Aimée. Elle décrit son arrivée au domaine Marchère avec l’odeur caractéristique de résine des forêts. Tout l’oppresse. Elle a peur de cette première nuit avec Candre. Elle nous fait part de ses tourments et de ses doutes. Leur quotidien se révèle truffé de silences et de non-dits. Aimée sent que son mari lui ment. Et puis il y a aussi le fils de Henria, Angélin, un jeune homme muet qui l’intrigue.
Le roman monte en tension doucement mais sûrement. On assiste à un huis clos qu’on ne peut pas lâcher. C’est sûr, le domaine Marchère a des secrets et on a envie de les découvrir tout comme Aimée.
Il sera aussi question de musique, avec la venue d’une professeure de flûte traversière, Emeline. Un personnage qui aura également un rôle important dans le dénouement de l’intrigue. Mais je ne vous en dis pas plus.
Ce roman m’a fait penser au roman de Franck Bouysse, « Né d’aucune femme », que j’avais beaucoup aimé. Un signe supplémentaire qui me fait dire que c’est un roman qui devrait plaire à beaucoup de lecteurs et de lectrices.
Admirez la couverture, réalisée par Vincent Roché, avec en filigrane le visage d’une femme qui se découpe dans les branches des arbres.
« Aimée s’était habituée aux effluves de bois, elle s’en trouvait désormais rassurée ; comme on s’habitue au parfum d’une mère ou d’une nourrice, elle s’était remplis de ce fleuve invisible. L’air semblait avoir toujours reposé dans ce macérat d’herbe et d’écorces. Les jours d’orage l’odeur donnait le tournis, fatiguait les muscles, brouillait les idées. Les nuits passèrent vite et Aimée eut la sensation de n’avoir jamais connu d’autre parfum que celui des sapins, tout son corps tremblait de contenir ce que les bois laissaient derrière eux. Elle était pleine de la forêt. »
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