Où sont les hommes ? / Marie-Hélène Lafon

Grâce à VLEEL j’ai encore fait de belles découvertes et surtout assouvi ma #lafonmania ! En plus ce n’est pas un mais deux livres de mon autrice chouchou que j’ai dénichés ! Je vous parlerai bientôt du 2e titre paru chez Lamaindonne.

La collection Fléchette de Sun Sun part d’une photographie choisie par un-e auteur-e et issue de la collection des Archives de la Planète du musée Albert Kahn. Ce sont des clichés pris entre 1909 et 1931. Le choix de Marie-Hélène Lafon s’est porté sur une photo de son pays natal, dans le Cantal, à Saint-Flour. On y voit un char à foin attelé de deux bœufs au milieu de la place centrale. La photographie est insérée dans le livre et peut être retirée. Un bel objet littéraire avec des cahiers cousus et une ligne élégante.

A partir de cette photo, l’écrivaine a écrit un texte. On retrouve les thèmes qui traversent toute son œuvre : la vie dans les campagnes, les relations homme-femme. L’histoire raconte la vie de Jeanne, enceinte, dont le mari est parti à la guerre en 1916. C’est une période de double attente où elle espère des lettres de son homme et se consacre à la fin de sa grossesse.

Le texte est court, 24 pages, mais je retrouve avec plaisir la plume de l’autrice, reconnaissable entre mille. En lisant, j’entends Marie-Hélène Lafon scander les mots avec sa précision.

Cette rencontre a évidemment allongé ma liste de lectures. D’ailleurs les titres présentés peuvent être d’excellentes idées de cadeaux si vous êtes encore à la recherche de présents.

Je vous recommande fortement le replay pour découvrir les 3 maisons d’édition spécialisées en littérature-photographie et pour écouter les remarquables lectures.

Note : 4.5 sur 5.


Incipit :
« L’image est datée du 1er août 1916.
La 1er août 1916, où sont les hommes, les pères, les frères, les fils, les fiancés, les maris ?
Ils sont partis. Les jeunes hommes, les hommes jeunes, les robustes, les valides, plus ou moins valides, les valables, les enrôlés, sont au front, avalés par les tranchées, lancée à l’assaut, massés en seconde ligne entre deux montées au feu, acculés, secoués, rabotés, écrasés, massacrés, rescapés ; ou glorieux, parfois glorieux, comblés, distingués et honorés. Ils écrivent des lettres, ils attendent des lettres, ils espèrent des permissions ; ils sont là ; on les palpe, on les voit, on les respire.


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