Clara lit Proust / Stéphane Carlier

Clara est coiffeuse dans une petite ville de Saône-et-Loire. Elle vit avec JB, un pompier, bel homme que tout le monde lui envie. C’est le gendre idéal, mais il ne la fait plus rêver du tout.

Un jour, un client oublie un livre au salon de coiffure. Elle l’emmène chez elle, l’oublie sur une étagère. Quelques mois plus tard, alors qu’elle est seule et qu’il neige, elle tombe sur ce livre et décide d’en commencer la lecture. Sa vie va changer à jamais. Emportée par sa lecture, elle va enchaîner les tomes de la célèbre œuvre de Proust, A la recherche du temps perdu.

Peu à peu, elle va se rendre compte que sa vie de coiffeuse ne lui suffit plus. Elle rêve d’autre chose. Et ce livre raconte comment elle va oser changer de vie en essayant de donner envie de lire Proust.

Ce roman est une ode à la littérature. Il rend hommage au pouvoir des livres. Il est très agréable à lire, avec un petit côté « feel-good » et de l’humour. Il plaira à de nombreux lecteurs. Peut-être vous donnera-t-il aussi envie de lire Proust !

Note : 4 sur 5.

Incipit :
« Mme Habib sur le trottoir, en chemisier malgré le froid, tend le bras pour éloigner sa cigarette, l’autre est replié sous sa poitrine. A la fois raide et frissonnante, elle examine la vitrine de son salon comme si elle cherchait à en percer le mystère. »

« Son Flynn Rider, dont la seule évocation suffisait à électriser jusqu’à son petit orteil, lui fait autant envie qu’une assiette de charcuterie après une dinde de Noël. »

« C’est drôle, ça fait des années qu’elle n’y a pas repensé. C’est sa lecture qui a réveillé ce souvenir, comme s’il était caché derrière un paravent que Proust aurait déplacé avec une infinie délicatesse. »

« Lenteur et vigilance, détente et concentration. Proust, c’est son yoga.
Bien le lire, c’est aussi ne pas hésiter à sauter des passages. Ce sont quelquefois cinq pages qu’elle survole avant de reprendre sa lecture au début d’un nouveau chapitre. Sur les plus de quatre mille pages au total de la Recherche, il y a de la marge. Elle le fait sans état d’âme, certaine que même Marcel, s’il se relisait aujourd’hui, se trouverait trop long par moments. »

« Je l’ai ouvert, un matin, un beau matin d’automne dans le parc de l’hôpital, et ç’a été l’éblouissement. Tout m’a parlé, tout de suite. Cette délicatesse, ce sens du beau. Ce type que sa fragilité obligeait à vivre reclus, qui consacrait des pages à ses endormissements ou à décrire un buisson d’aubépines. Il avait aussi peu sa place dans le monde que moi. Je n’étais plus seule. J’étais sauvée. »

« Ces pages ont un pouvoir consolateur équivalent voire supérieur à celui du soleil ou du chocolat et elle s’en enfile cent cinquante en trois jours. »

« Nostalgie diffuse Il tape sur des bambous de Philippe Lavil. Ça sent Shalimar, la laque Infinium et le cheveu chaud. Le petit monde de Cindy Coiffure. Clara le voit, l’entend, l’éprouve et comprend alors qu’il ne lui suffit plus. »

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