Si vous voulez passer un bon moment avec un livre, c’est celui-ci qu’il faut lire ! Je l’ai dévoré en une soirée. Les ingrédients : humour, satire, ton léger, polar et histoire d’amour.
C’est l’histoire de Diego Lambert, un homme fauché. Il n’a plus d’autre choix que d’aller voir son père, un riche homme d’affaire, pour lui demander de l’argent. A presque 50 ans, ce n’est pas facile.
Contre toute attente, son père lui propose 50 000€ s’il remplace la DRH d’une de ses entreprises qui est en arrêt maladie. Il doit procéder au plan social et licencier 15 personnes.
Diego accepte et se rend sur place à St-Omer. Il rencontre tous les salariés concernés mais ne va pas du tout remplir la mission que son père lui a confiée. Il faut dire que c’est un DRH un peu particulier. Dans son bureau on trouve un frigo rempli d’alcool. Il a fait enlever les détecteurs de fumée pour pouvoir fumer du cannabis.
Les chapitres courts alternent entre son nouveau travail et ses séances avec sa thérapeute qu’il voit depuis 2 ans et dont il est fou amoureux, Anne Bellay. Il finit par lui faire une déclaration d’amour mais je ne vous en dis pas davantage.
C’est aussi un livre sur le monde de l’entreprise et les syndicats. Puis le roman tourne au polar. Il y a un crime, prémédité, mais chut ! À vous de découvrir toute cette histoire rocambolesque.
Je vous conseille le replay de la rencontre, quand il sera en ligne, vous passerez un beau moment humain et intime entre confidence et littérature. Nicolas Rey est un auteur attachant qu’on aime voir et écouter dans les VLEEL !
Merci Au Diable Vauvert et VLEEL pour cette lecture
Incipit :
« A l’heure où je vous parle, je me trouve sur une terrasse en face de la gare de Lyon. Ma profession ? Interdit bancaire jusqu’à la gueule avec des kilos de dettes et d’impôts impayés. Je suis mort. Je peux juste régler mon café. »
« Anne se balade avec Céline au musée du Louvre. Céline est une amie psychiatre plus âgée qu’elle. Une amie de longue date. Une femme à qui elle se confie lorsqu’elle se confie lorsqu’elle traverse des passes délicates de son existence professionnelle ou privée. Cette fois-ci, Anne évoque le dossier Diego Lambert. Un dossier plus complexe qu’il n’y paraît. Céline tente de la rassurer en lui disant que le plus dur est fait, qu’il n’est plus son patient et que par conséquent, elle n’a plus à le revoir. C’est bien le problème, murmure Anne. Tout va bien avec ton mari ? demande Céline. Tout va bien comme après quinze ans de vie commune, lorsqu’on a choisi un homme par raison et non sur un coup de foudre. Céline lui rappelle le bonheur d’une vie familiale et d’un équilibre avec deux enfants. Elle souligne aussi le fait que ce Lambert lui apparaît comme un véritable cas social et un nid d’emmerdements. « Je sais, rétorque Anne en haussant la voix, je sais très bien tout ça, il me fait chier ce Diego Lambert. Vraiment chier. Mais c’est chimique, que veux-tu. C’est son odeur. C’est totalement primitif comme attirance, d’ordre animal. J’ai beau passer par la case réflexion, ça me réveille la nuit. Et pourtant, ça fait vingt ans que je m’ingénie à écouter les gens. Les écouter pour ne surtout pas m’écouter moi-même. Pourquoi ? Parce que ça ferait trop de bruit. Tu n’imagines pas le bruit d’enfer que ça ferait. Oui, vraiment, ça ferait trop de bruit. Toute mon existence repose sur ce silence contenu, poli. Ne pas montrer ce que je suis vraiment, surtout, j’en ai fait ma devise. C’est une sorte de pacte tacite entre moi et moi. Il m’en a fallu des chagrins pour comprendre qu’il fallait que je cesse de brûler pour l’autre au risque d’en crever. Alors, j’ai fait le triste choix de rester vivante. De ne plus essuyer les plâtres des passions qui me faisaient palpiter.
« Excessive, mes parents ont toujours dit que je l’étais. «
Il faut raison garder Anne
« , telle était leur seule devise. Cela veut sans doute dire qu’il leur faut aimer tiède. La seule garantie de ne pas souffrir. Ils doivent avoir raison. Peu de grandes personnes semblent palpiter. Et les rares qui palpitent encore prennent très cher dans la vie. Tu en sais quelque chose Céline. Comme moi d’ailleurs. Nos bureaux sont remplis de cœurs en vrac qui ne s’en remettront jamais d’avoir tenté le diable. Imagine un peu le foutoir si je commençais à m’écouter… » »
« Notre premier baiser a été timide. Le deuxième plus piquant. Le troisième plus vaste. »
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