Les fils du pêcheur / Grégory Nicolas

Les fils du pêcheur / Grégory Nicolas

L’auteur cite en exergue le roman de Sébastien Japrisot, « L’été meurtrier », et je me dis déjà que ce roman promet ! Ensuite, vient l’incipit :

« Je ne sais pas pourquoi il a décidé de l’appeler Ar c’hwil. Je ne le lui ai jamais demandé. On prononce « arwil ». Si on veut avoir l’accent, il faut appuyer sur le « il ». Ça signifie quelque chose comme « coquin » ou « sacré numéro ». « Ah lui, c’est un c’hwil ! » qu’on dit d’un enfant, et celui d’en face comprend tout de suite à quel genre de gamin on a affaire. Pas besoin de parler couramment breton pour ça. »

Et me voilà plongée dans cette histoire familiale en Bretagne ! Le narrateur, Pierre, est l’un des trois fils du pêcheur. Le pêcheur, c’est Jean. Le jour où il met à l’eau son premier bateau, l’Ar c’hwil, son fils naît. Nous sommes en 1984. Ensuite vinrent au monde, Clément et Julien. Le père passe plus de temps sur son bateau qu’avec ses fils mais il a le sens des priorités et il sera toujours là pour eux.

Grégory Nicolas est un véritable conteur qui nous embarque dans son histoire. J’ai aimé me trouver dans l’intimité de cette famille au bonheur simple. J’ai ressenti beaucoup d’amour et de respect pour ce père. Le fils dresse avec tendresse et humour le portrait de ce père pêcheur dont il vient d’apprendre la mort en mer. Avec pudeur, il raconte son enfance, son adolescence, sa relation avec ses frères. Je me suis attachée à tous les personnages. Un roman ancré dans le réel, puisqu’en arrière-plan on retrouve toute une époque, celle des crises et des manifestations des marins-pêcheurs.

Mais surtout, ce roman est terrible ! Soudain une zone d’ombre apparaît dans l’histoire du père. Un secret va être révélé page 91 et le lecteur attend 30 pages avant d’en connaître la teneur ! Grégory Nicolas sait tenir le lecteur en haleine. Je n’ai pas lâché le livre avant la fin, qui réserve encore des surprises !

Étonnant quand on sait qu’il n’a fait aucun plan pour l’écriture de ce livre et qu’il avait uniquement la première et la dernière phrase. Chaque chose mentionnée a son importance dans le roman, il n’y a pas de hasard. Vous trouverez aussi une petite ode à la littérature et au sport dans ces pages. Ses autres thèmes de prédilections sont la transmission, l’intergénérationnel. J’étais convaincue que le livre était autobiographique. Et bien pas du tout ! La photo de couverture n’est pas non plus une photo de famille de Grégory Nicolas. En tout cas c’est un choix judicieux des éditrices.

Lors de la rencontre avec l’auteur, il a expliqué que les toutes les femmes de ses romans se nomment Mathilde ou Perrine, et tous les frères Julien. La lecture du roman de Japrisot a été inspirante et forte pour lui.

Un roman lumineux, généreux, bourré d’humour et de tendresse, comme je les aime.

Merci Les Escales pour cette lecture commune, pour la découverte de cet auteur que je ne connaissais pas et pour la sympathique rencontre virtuelle avec Grégory Nicolas.

Il ne me reste plus qu’un conseil à vous donner, foncez en librairie le 12 mai !

Note : 4.5 sur 5.

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