Ce roman fait 75 pages. Il est court, trop court, mais tellement beau.
La narratrice a prévu de partir avec Pierre quelques jours en amoureux en Italie, à Turin, leur premier voyage ensemble. Cela fait 4 ans que leur relation dure. Mais il annule au dernier moment par SMS. Sa femme vient de perdre son père, il ne peut pas partir. Que faire ? Annuler ? Y aller seule ?
Elle décide de partir seule. Ce sera l’occasion d’un voyage introspectif. Elle va avoir 40 ans. Un âge où elle se pose beaucoup de questions sur sa vie. Elle a des regrets, notamment celui de n’avoir pas réussi à donner un foyer stable à son fils. Peu après sa naissance, elle a divorcé de son mari, partageant la garde de Lucas avec Thomas. C’est le début de la solitude, le déchirement de voir son enfant à mi-temps.
« J’ai jamais pensé que ça faisait une famille, deux. »
Finalement qu’est-ce qu’une famille ? une vie réussie ? une vie de femme épanouie ?
Que peut-elle attendre d’une relation adultère à 40 ans ? Doit-elle mettre fin à cette relation ?
« S’il faut décider quelque chose, je comprends que cela m’appartient. Et c’est maintenant. »
C’est beau comme du Annie Ernaux !
Un premier roman qui je l’espère n’est que le début de l’œuvre de Madeline Roth, que j’aimerais pouvoir lire encore.
Merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte. Une pépite !
« J’ai ouvert la valise, j’ai accroché les robes dans la penderie. Dans le miroir de la salle de bains, j’ai vu les rides, les cernes. Seul Pierre me rendait belle. Je n’étais pas prête à croiser pour les années à venir mon regard sur ce corps-là, sans ses mains à lui qui m’affirmaient le contraire. »
« J’ai longtemps eu peur de ces quarante ans qui arrivaient, avec un seul enfant devenu adolescent, avec cette histoire adultère qui durait. Je repense à cette phrase de Françoise Giroud, dans Histoire d’une femme libre : » Le temps magnifique de la vie, c’est celui où l’on sait et où l’on peut. » »