Avant elle / Johanna Krawczyk

Carmen a 36 ans. Elle est maîtresse de conférence à l’Institut des Hautes Etudes de l’Amérique Latine (IHEAL). Elle est en dépression depuis que son père est décédé, emportant avec lui toutes les réponses qu’elle a toujours espérées avoir un jour. C’était il y a un peu plus d’un an. Sa mère s’est suicidée quand Carmen avait 11 ans, laissant un vide immense et un mystère de plus.

« Mes parents m’ont comblée de bonheur. Quelques années. »

Ses parents sont des exilés d’Argentine. Ils ont vécu la dictature et l’ont fuie. C’est ainsi qu’il y a un « avant elle » et un « après elle », « elle » signifiant la dictature.

« Combien de fois j’ai voulu percer le mystère, briser les remparts que tu avais construits, faire mienne ta folie ; comment as-tu fait ? Torturé, battu, humilié, comment as-tu fait pour continuer à vivre, rire, croire ? De m’aimer, travailler, effectuer les petits gestes du quotidien, des petits riens qui font la vie ? »

Carmen boit beaucoup, manque à tous ses devoirs. Son mari, Raphaël, lui pose un ultimatum. Il faut qu’elle se ressaisisse pour leur fille de 20 mois, Suzanne. Seulement Carmen est incapable d’éprouver de l’amour maternelle pour sa fille. Elle voit régulièrement un psychiatre. Elle a des troubles de personnalité borderline (TPB). Impossible pour elle de vivre sans passé.

Un jour elle reçoit un appel d’un garde meuble. Son père ne payant plus la location de son box, il faut qu’elle vienne récupérer ses affaires. Dans cette pièce elle va trouver un bureau avec un tiroir caché. Elle va découvrir des carnets et des documents de son père. Sept journaux intimes où il consigne toute sa vie. L’enfance de son père va ainsi lui être dévoilée, puis sa vie d’orphelin, etc. Plus Carmen avance dans la lecture des carnets plus elle a le vertige. Tout comme le lecteur qui suit dans un rythme parfaitement maîtrisé la révélation des secrets du père.

Dès le départ, Carmen nous parle de l’obsidienne dans son ventre, l’angoisse qui monte et se transforme parfois en crise au point d’être internée en psychiatrie.

« Dès que j’ai une occasion de m’autodétruire, je saute dessus. »

Un premier roman court, poignant et prenant, que j’ai lu presque d’une traite. Je ne vous en dis pas plus pour vous laisser découvrir les secrets de cet homme et ne pas gâcher votre plaisir de lecture.

Merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte et rencontre.

Note : 4 sur 5.

2 commentaires sur « Avant elle / Johanna Krawczyk »

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