Le roman se met doucement en place. D’emblée Philippe Besson nous dit que parmi les passagers de ce train de nuit certains vont mourir, mais lesquels ? tel est le suspense !
« Bientôt, le train s’élancera, pour un voyage de plus de onze heures. Il va traverser la nuit française.
Pour le moment, les passagers montent à bord, joyeux, épuisés, préoccupés ou rien de tout cela. Parmi eux, certains seront morts au lever du jour. »
Les chapitres alternent entre les différents personnages que l’auteur présente. On a le temps de s’attacher à chacun d’eux et de se demander ce qui va leur arriver.
Dans l’Intercité de nuit n°5789, départ prévu à 20h52 à Paris et arrivée prévue à 8h18 à Briançon se trouvent 12 personnes dans les compartiments avec couchette : Serge Dufour (un représentant de commerce), Julia Prévost (elle travaille dans le milieu de la télévision) et ses deux enfants, Catherine et Jean-Louis Berthier (un couple de retraités), Manon, Dylan, Hugo et Leïla (un groupe d’étudiants amis), Alexis Belcour (un médecin), Victor Mayer (un joueur de hockey, moniteur de ski en hiver et de randonnée en été). Et en parallèle nous suivons un autre personnage, Giovanni Messina, routier.
Les passagers font connaissance, les langues se délient. Certains même se confient. On ressent une bienveillance de la part de l’auteur pour ses personnages. Ce roman est très humain. Il fait le portrait de gens ordinaires dont la vie va être chamboulée par un drame qui va les lier. Ils s’interrogent sur le destin, y croient-ils ?
Sorte de huis clos, Philippe Besson sait créer une ambiance et sait exactement où il veut mener ses lecteurs. Vous aurez forcément envie de connaître l’issue de ce voyage et de savoir qui survivra ou pas. Impossible de le lâcher une fois que vous avez embarqué avec les passagers de ce train de nuit.
Ce roman se lit tout seul ! Il est donc tout à fait adapté à votre PAL d’été !
Prologue :
« C’est un vendredi soir, au début du mois d’avril, quand les jours rallongent et que la douceur paraît devoir enfin s’imposer. Le long du boulevard, aux abords de la Seine, les arbres ont refleuri et les promeneurs sont des peupliers. Autour d’eux, des flocons virevoltent, tombés des peupliers ; on dirait de la neige au printemps. »
« Ses paroles finissent par se confondre avec le bruit si caractéristique du roulement, avec la vibration des roues, avec le rayonnement des rails, juste dérangé de temps en temps par des défauts, des rugosités à la surface. Elles finissent par se perdre dans l’obscurité qui les enveloppe tous, et dans l’absence qui habite les lieux.
Difficile de croire que c’est une nuit pour mourir. »
Un avis sur « Paris-Briançon / Philippe Besson »