La rue qui nous sépare / Célia Samba

Célia Samba est une jeune autrice de 22 ans. Écrivaine en herbe, elle a gagné un concours d’écriture organisé par Hachette Romans. Il s’agit d’un roman engagé pour « faire naître une réflexion et amener un changement positif ».

Les deux personnages principaux sont Noémia et Tristan.

Noémia, dite Mia, est une jeune femme fragile ayant subi un traumatisme dans son adolescence. Elle a 19 ans et étudie le droit à Paris. Elle partage une colocation avec son cousin, Valentin, et sa cousine, Joana, qui sont frère et sœur. La vie est « normale » pour eux, ils ont un logement, ils mangent à leur faim et font des études. Alors que Tristan, 23 ans, est SDF. C’est la période de noël, il fait très froid. Sa préoccupation quotidienne est de savoir où dormir.

Mia et Tristan se croisent tous les jours devant la gare ou le supermarché où il fait la manche. Elle tergiverse beaucoup, n’ose pas lui parler ou lui offrir à manger. Un soir, elle prend son courage à deux mains et va lui offrir une crêpe. Ainsi commence le début de leur amitié. Chacun s’enquérant de l’autre mais le fuyant aussi par honte ou en pensant le/la protéger.

L’histoire alterne entre les points de vue des différents personnages, on a les sentiments de chacun et on se rend compte que l’autre ne pense pas forcément la même chose. Tout est sujet à interprétation ou sert de carapace pour se protéger. Car chaque personnage a ses fêlures qui apparaissent au lecteur au fur et à mesure qu’il avance dans le roman.

L’histoire est touchante, les personnages attachants, même si je les ai trouvés stéréotypés. Présentée aussi comme une romance, une des questions de ce roman est « Peut-on tomber amoureuse d’un SDF ? »

L’autrice nous donne des bribes sur leur passé. On aimerait parfois avancer plus vite dans l’histoire. J’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs et notamment la scène dans le bar n’apporte pas grand-chose à l’histoire. Il y a parfois trop de personnages à mon goût, j’aurais préféré que le roman se recentre sur les 2 personnages principaux.

Ce qui m’a le plus intéressé, c’est la réflexion sur les sans-abris : les difficultés de la vie dans la rue, les dangers, la solitude, les barrières mentales qui naissent de cette situation, la perte de confiance en soi, l’image renvoyée aux autres.

Plus jeune, Célia Samba dit qu’elle n’était pas à l’aise avec les sans-abris et baissait la tête pour ne pas croiser leur regard. Puis cette phrase de l’abbé Pierre l’a touchée : « un sourire coûte moins cher que l’électricité, mais donne autant de lumière. »
« Un soir, j’ai donné une crêpe à un monsieur SDF qui portait un bonnet Pikachu. De ce bref échange est né le désir d’écrire une histoire dont le personnage principal serait un sans-abri. »

Tout à la fin du livre, elle donne la parole à l’association La Cloche (« résonnons solidaire ») : www.lacloche.org. Quelques explications sont données sur cette association inclusive, les commerces solidaires et une sensibilisation au comportement à avoir quand on croise des personnes sans-abris afin de casser les clichés : « parce qu’on existe tous à travers le regard de l’autre ».

L’écrivaine propose deux fins aux lecteurs. J’aurais préféré qu’il n’y en ait qu’une seule mais je comprends sa démarche. Elle pousse le lecteur à se poser la question : Et vous, que feriez-vous ?

J’ai trouvé ce roman intéressant, une lecture agréable pour moi. Je suivrai avec plaisir cette jeune autrice.

Merci Netgalley et Hachette Romans pour cette lecture !

Note : 3 sur 5.

2 commentaires sur « La rue qui nous sépare / Célia Samba »

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