Ce roman est raconté par Myrto, le double de l’auteure. Elle est éditrice, traductrice, professeure à l’université. Elle donne des conférences à l’étranger. Elle a été archéologue dans une autre vie et a voyagé souvent en Orient.
On entre dans la vie de Myrto par un événement inattendu. Elle vient de retrouver son premier amour, Alexandre. Elle l’avait rencontré un été alors qu’elle passait ses vacances au bord de la mer avec des amis. Jusqu’à présent, cela aura toujours été un rendez-vous manqué. Alexandre réapparaît toujours à l’improviste, de manière impromptue dans sa vie. Ce n’est jamais le bon moment. L’un part, l’autre n’est pas libre, ainsi va la vie. Mais aujourd’hui tout est différent. Ils sont libres tous les deux et peut-être enfin prêts à vivre cette histoire d’amour.
Le lecteur entre ainsi dans l’intimité de Myrto, son quotidien avec sa fille, Lou, et sa chienne, Eden. Le tempo est lent et doux. L’écriture est simple et belle. Elle nous confie ses états d’âmes, ses doutes. On pense donc découvrir une histoire d’amour mais très vite le roman prend un autre couleur.
En effet, Alexandre est réserviste dans les forces spéciales. Il a une double-vie et peut partir en mission à tout moment, sans prévenir, pour une durée indéterminée. Myrto va-t-elle supporter cette attente et ses absences à répétition. Chaque retour est encore plus difficile.
Elle se documente et regarde de nombreux reportages sur ces soldats des forces spéciales : plus de 3300 hommes de l’armée de terre, de l’air et de la marine. Ils interviennent partout dans le monde et luttent en ce moment contre le djihadisme.
Quand elle lit les journaux, elle est toujours attirée par les titres sur le Proche-Orient. La Syrie, l’Irak, la Turquie sont des pays qui la touchent. Les attentats la meurtrissent.
Elle parle aussi de ses lectures, de ses écrivains préférés, de son métier d’éditrice. Elle écrit un texte sur Massoud, prépare des conférences et voyage pour les donner. Sa maison d’édition est en difficulté, c’est un choc terrible pour elle, un grand moment de solitude. On ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec Galaade, l’ancienne maison d’édition d’Emmanuelle Collas.
Il y a beaucoup de références et de citations, qu’elle liste en fin d’ouvrage. Elle cite notamment Philippe Lançon (« Le lambeau »). Elle s’identifie à Ulysse et Pénélope.
Un portrait tout en sensibilité d’une femme sur fond de géopolitique internationale. Après l’éditrice, découvrez l’écrivaine avec son premier roman.
Merci à Netgalley pour cette belle lecture.