Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire de ce livre qui m’a totalement perdue entre les différentes histoires développées autour du personnage principal, Melvile.
Suite à une rupture amoureuse, Melvile déprime. Il n’a plus goût à rien. Un jour il s’inscrit sur un site de rencontres qui le pousse à rechercher des personnes qui ont comptées durant sa vie, dès sa jeunesse, ses fantômes.
Il y a une partie du roman consacrée au cancer et à la fin de vie de sa mère, avec des moments touchants certes mais ses obsessions sexuelles peuvent vite devenir agaçantes. Bref, ce livre ne plaira pas à tous les lecteurs. Le personnage expérimente notamment un club sado-maso.
Il y a de nombreuses références musicales et cinématographiques.
Je pense que c’est quitte ou double avec ce premier roman, soit on l’adore soit on passe totalement à côté, ce qui est mon cas. Je n’ai pas pu m’identifier à Melvile. La plume est intéressante et agréable. Un nouvel auteur issu du monde des librairies à suivre.
Merci à Netgalley et Belfond pour cette lecture
Incipit :
« Elle est nue de dos face à la fenêtre. Les cheveux remontés en chignon. Dehors la lumière est vive. Si je devais la photographier à cet instant précis, je serais à contre-jour et elle, prise sous un effet de halo, ses fesses rondes et blanches ressortiraient sur la pellicule. Ce serait beau. »
« Peu de temps après notre rencontre, elle m’avait mis en garde. Nous venions de faire l’amour quand elle avait affirmé : « Je vais te détruire. » Elle avait ajouté qu’elle détruisait tous ceux qui s’attachaient à elle. Je l’avais rassurée, j’étais fort, elle ne me détruirait pas. »
« J’ai toujours été obsessionnel, mais à des degrés divers et sous des formes plutôt mineures. »
« J’avais presque oublié ce fâcheux épisode quand, deux jours plus tard, alors que je la pénétrais avec assiduité, elle déclara sans semonce : « Baise-moi comme si tu étais le voisin. » Je fus estomaqué. Ce serait marrant, un jeu, juste un jeu. »
« Faut-il faire vivre à quelqu’un ce qu’on a vécu pour s’en débarrasser, un peu comme dans le film It Follows, où on transmet (en baisant d’ailleurs) la malédiction d’être poursuivi par des gens effrayants (morts sans doute) qui apparaissent au fond du cadre en tout petit avant de se rapprocher ? »
« Misko se méprenait on ne se libère pas d’un fantôme, c’est lui qui décide de nous quitter. »
« J’ai peur de la folie. J’en ai peur depuis toujours, les fous me terrorisent. Avoir peu de soi, de ce qu’on est capable de faire ou de ne plus faire, c’est horrible. Parfois j’ai envie de cracher sur des gens, comme ça, sans raison, des gens sympas avec qui je parle. J’ai toujours couru au bord. »
« Les webcams sont un outil fascinant. Entrer chez les gens à distance. Jamais je n’aurais imaginé que cela puisse être possible. Je bois cette saleté de Desperados pour entretenir le feu de la prose. La plupart du temps je ne me casse pas la tête, je recopie les paroles du chanteur Raphaël. L’album Caravane est parfait. Y a moyen de glisser des bouts de phrase dans n’importe quel texte et d’avoir l’air à la fois sincère et mystérieux. »
« Gamin, j’étais passé maître dans l’art de dérober ce qui échappe au regard et adulte je suis devenu cinéphile. Tout cinéphile est un voyeur qui continue de voler des images dans la plus parfaite impunité. Les serrures, les interstices des portes, les rideaux de douche de l’enfance mués soudain en un écran. Psychose, Blue Velvet, tous les films du monde se nourrissent de ce fantasme. »

Un avis sur « Seuls les fantômes / Cyrille Falisse »