Médecine douce / Nicolas Rey

Martin faubert, 52 ans, marié, père de 2 enfants, médecin à Paris, voit défiler dans son cabinet ses patients. Il pratique des tarifs à la tête du client. Il lui arrive de mentir également. Bref il n’est pas très moral ni déontologique.

Un jour il tombe amoureux d’une de ses patientes, Aurore Rosier. Il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Et c’est très drôle ! Il y a beaucoup de dialogues savoureux, de rebondissements. Les personnages sont hauts en couleur, notamment la fille de Martin et celle d’Aurore. Il aborde le thème de la famille (recomposée) et toujours celui des relations entre les femmes et les hommes.

Il suit un patient qui réussit à sortir de la drogue grâce à l’amour. Peu à peu leur relation évolue et les rôles s’inversent. Les chapitres s’enchaînent et la fin est surprenante.

J’ai beaucoup aimé le clin d’œil à son éditrice, Marion Mazauric, que vous trouvez en extrait ci-dessous. C’est un plaisir de retrouver la plume de Nicolas Rey, en forme !

Un roman satirique, ironique, avec quelques scènes d’ébats amoureux, idéal pour se détendre.

Laissez-vous surprendre par cette histoire loufoque !

Replay et podcast VLEEL à venir.

Note : 4 sur 5.

Incipit :
« Je m’appelle Martin Faubert et tu n’es pas en train de consulter un essai sur la sobriété heureuse ou la puissance des pensées positives qui ne demandent qu’à surgir de toi-même. Je ne suis vraiment pas d’humeur en ce moment. »

Cioran disait : « Aimer c’est savoir allier le tempérament d’un vampire à la discrétion d’une anémone. »

« Vous savez, la médecine, c’est un peu comme la confiance dans un couple, ça n’a pas de prix. »

« – Pas commun comme histoire.
– Oui mais tu ne peux pas comprendre si tu n’as pas le tome II en tête.
– Je pourrais te présenter une éditrice que le tome I pourrait intéresser.
– Ah oui ?
– Oui. C’est une ancienne patiente. Je l’ai bien connue par le passé. Je suis incapable de te dire de quelle planète elle nous est arrivée. On raconte tellement de choses sur cette femme. Elle se prénomme Clara. Certains disent même qu’ils l’ont vue voler. D’autres racontent, que, dès son plus jeune âge, elle mangeait déjà des compotes de couilles de taureaux au sortir de la crèche. Elle est brave comme un aigle. Farouche comme un fauve. Libre comme personne. Au petit-déjeuner, elle saigne des jeunes capitalistes qu’elle juge trop libéraux ainsi que quelques antispécistes pour boire leur sang à grandes gorgées. Elle dit que ça forge le caractère et que c’est formidable pour la santé. Elle est capable de publier le meilleur comme le pire et c’est dans le pire qu’elle est la meilleure. Je ne l’ai jamais vue avoir peur de quoi que ce soit. Elle possède cette façon particulière de faire un pas de côté pour regarder les gens, les choses et les œuvres. Avec sa façon d’aimer l’étrange et le paranormal, même ton histoire, elle sera capable d’en hisser les couleurs. Pour la beauté du geste. Pour faire chier le monde. Ou parce que c’est bien plus beau lorsque c’est indéfendable.
– Elle a l’air bien cette fille.
– Plus que ça Joseph. Beaucoup plus que ça. »

« Le docteur Monge se caresse la barbe et m’observe comme si j’étais un spécimen rare et peu réceptif à toute forme de communication. Je me décide à briser le silence :
– Que dois-je faire pour m’en sortir, cher confrère.
– Que dalle. Vous allez essayer tout un tas de trucs qui vont échouer les uns après les autres. La volonté n’a rien à voir là-dedans. Pire, il n’y a aucune dépendance physique à la cocaïne. Donc aucun sevrage valable. Pas le moindre médicament de substitution. Vous allez rechuter à de nombreuses reprises et enchaîner les séjours de clinique en clinique. Parfois, même, vous allez renoncer avec la certitude que cette fois-ci, le combat est bel et bien perdu. Votre consommation de drogue risque de vous isoler de façon irrémédiable. Elle va abîmer vos relations avec vos proches, y compris ceux auxquels vous tenez le plus. Sans compter votre future déroute professionnelle et votre compte bancaire qui va s’évanouir comme neige au soleil.
– …
– Et puis un jour, quelqu’un  va vous tendre la main, quelqu’un ou quelque chose que vous n’attendiez plus. Bien sûr, c’est une maladie chronique, personne n’a jamais la certitude d’être totalement sorti d’affaire mais vous allez pouvoir vivre à nouveau, enfin. Et c’est un beau début.
– Avez-vous des conseil pratiques à me donner pour les jours à venir ?
– Aucun. Je viens de vous le dire. »

« Les histoires d’amour qui se terminent mal sont les plus belles car ce sont celles qui ressemblent le plus à la vie. »

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