Gabriel arrive à La Prugne, un petit village à la campagne où Eden, la mère de leur fils Tom, a loué une maison pour une semaine, loin de Paris et du Covid. On découvre les habitants de ce hameau et la maison avec eux. Ils font connaissance avec João, un Brésilien installé depuis 1 an, chez qui ils prennent l’apéro le soir. Puis Marc-Antoine et sa chienne Blanche permettent à Tom de sortir et faire des promenades en forêt. Et Dylan, le garçon qui travaille à la boucherie du supermarché. Une routine s’installe.
L’ambiance n’est pas sereine. On sent le mal-être de Gabriel grandir. On s’interroge alors sur sa santé mentale. Il entend des voix la nuit. Peut-être y a-t-il des fantômes à l’étage dont l’accès leur est interdit. Et puis il y a les pots de fleurs et le fauteuil déplacés au petit matin. Des choses auxquelles il ne trouve pas d’explications. Difficile d’en discuter avec les villageois.
Il attend l’arrivée d’Eden pour repartir mais celle-ci tarde à venir, puis ne répond plus à ses messages. La tension monte. Dans la 2ème partie apparaît un nouveau personnage, Roxane. Et la troisième partie est le dénouement de cette histoire comprenant beaucoup de suspense.
Je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir à découvrir cette histoire très bien menée aux allures de thriller.
Tom est un petit garçon attachant. Gabriel est fragile et angoissé, toujours amoureux de son ex-femme. Un personnage complexe, d’ailleurs j’ai trouvé que tous les personnages sont travaillés et ont des caractéristiques particulières.
C’est toujours un plaisir pour moi de découvrir de nouvelles voix. Ce premier roman m’a captivée et m’a fait cogiter, deux très bons indicateurs pour vous le recommander en cette rentrée littéraire.
Je remercie les éditions Emmanuelle Collas pour cette lecture.
A venir, la rencontre en ligne VLEEL avec l’autrice et l’éditrice, le mardi 16 septembre 2025 à 19h. Inscriptions : https://vleel.com/rencontre/rencontre-litteraire-maia-thiriet/
Incipit :
« – Ta mère, c’est un génie !
Tom est d’accord. Il ne répond pas, il sourit. Dans le rétroviseur, Gabriel voit la bouche de son fils pleine de dents de lait, de trous, de tartelette aux fraises. Il répète : un génie ! Le petit lève le pouce. Il attend la suite…
– Alors, pour commencer, elle loue une petite maison de vacances à la campagne.
Tom hoche plusieurs fois la tête de haut en bas.
– Moi, Tom, franchement, j’aime pas la campagne.
Tom hoche la tête latéralement – une seule fois, sans sourire. Son père, lui, secoue la sienne de droite à gauche, bien plus longtemps :
– Non, non, non… En fait, c’est pas que j’aime pas la campagne : je hais la campagne. Mais, bon, en même temps… Il fait la moue en levant les mains, paumes tournées vers le pare-brise, comme pour le bénir ou comme si on le tenait en joue ; devant lui, la route se tient droite. En même temps, c’est vrai qu’elle aurait tort de se priver, ta mère, vu qu’on vit plus ensemble.
Il repose ses mains sur le volant – ce que Tom préfère – et reprend :
– Donc au départ, ta mère loue une maison à la campagne pour y aller avec toi et son… son petit vieux…
Tom s’esclaffe, la pâte sablée s’esclaffe, elle rejoint les miettes sur le pull de Tom, les peaux de saucisson éparpillées partout. »

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