Un éclat de rouge / Clémentine Biano

Août 1957, Jean dit Jeannot, 9 ans, écrase son petit frère de 3 ans avec la nouvelle voiture de son père, chose interdite. La mère voulant protéger Jeannot, invente une histoire de rôdeur pour les gendarmes. Son père n’est pas d’accord et garde une rancœur contre son fils aîné.

A partir de ce jour, Jean ne parle plus. Il devient muet et se mure dans son silence. Il s’exprime en écrivant sur un carnet. La mère l’envoie un temps chez la grand-mère pour l’éloigner. Puis l’école reprend, il revient à la maison où l’ambiance est lourde et même parfois électrique. La famille a peur des qu’en-dira-t-on.

Jean vit avec ses remords, sa tristesse et ses questions, seul. Heureusement Jean a sa Grand-mère pour lui remonter le moral. Et une nouvelle est arrivée dans le village, Charlotte. Elle aussi a un secret. On suit volontiers ces gamins attachants à la pêche aux écrevisses ou en ballade en forêt. Un peu d’enfance surgit malgré ce drame.

Une vie bien dure pour un petit garçon, qui vous tirera les larmes sans aucun doute. S’ensuivent des aventures très rocambolesques qui ne m’ont pas totalement convaincue mais que j’ai lu avec plaisir. Il y a un certain suspense jusqu’au bout car ce n’est qu’à la toute fin que les circonstances de la mort du petit frère seront explicitées.

Si vous aimez les romans forts en émotions, racontés à hauteur d’enfant, cette histoire devrait vous plaire.

Ce premier roman fait partie de la sélection des 68 premières fois qui me l’ont fait parvenir, à mon tour de l’envoyer vers sa lectrice suivante.

Note : 4 sur 5.

Incipit :
« La mère crie. Une fois. Le père reste sans voix. Ils me relèvent, je ne sais pas depuis combien de temps je suis recroquevillé là, je ne sens plus mes jambes. Ils me portent dans le salon, loin de cet éclat rouge sur les pavés de la cour, loin du pommier, loin de mon enfance. »

« On m’a appris à ne pas mentir, le père Damien y a d’ailleurs consacré un long sermon le jour de ma première communion, expliquant le sort peu enviable réservé à ceux qui choisissent la facilité du mensonge. Mon avenir au paradis semble très compromis, alors je hausse les épaules. Ce n’est pas mentir, puisque je n’ai rien dit. »

« Le regard mort que la mère pose sur moi en refermant la porte me brûle jusqu’à l’os. »

« A-t-on le droit de se plaindre quand on a écrasé son frère ? Pas sûr. Mamie m’embrasse quand même pour de vrai et laisse encore la lumière du couloir allumée. Mes larmes attendent qu’elle referme la porte de sa chambre pour couler, sans un bruit, car a-t-on le droit d’être triste quand on a écrasé son petit frère. Pas sûr. En tout cas, personne ne m’en a donné l’autorisation. »

« Je n’ai pas prononcé un mot depuis l’aveu fait à la mère. La parole s’est retirée au plus profond de moi, mer asséchée laissant derrière elle des crevasses désolées. »

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