Claude Gueux / Victor Hugo

Paris, 1831, un pauvre homme est emprisonné 5 ans pour avoir volé de quoi nourrir sa famille. Il est apprécié des autres prisonniers. C’est un homme intelligent malgré qu’il ne sache pas lire et écrire, qu’il n’a pas eu d’éducation. Claude se lie d’amitié avec un autre détenu, Albin, qui partage son repas avec lui. Il peut enfin manger à sa faim. Mais le directeur de la prison ne voit pas cet arrangement d’un bon œil et décide de déplacer Albin dans un autre bâtiment. Claude est privé d’une partie de son repas et de son ami. Il supplie le directeur de faire revenir Albin. Il refuse. Alors Claude fait le procès du directeur et décide de le tuer. L’histoire se termine de façon tragique mais je ne vous raconte pas tout.

Un roman contre la peine de mort que Victor Hugo a écrit en 1834, après « Le dernier jour d’un condamné ». Il dénonce les effets de la prison sur les hommes et prône leur éducation. Le thème de la dignité est aussi au cœur de ce récit.

C’est un livre que ma fille a lu pour son cours de Français en 4ème. J’ai pris le parti de lire les livres qu’elle étudie au collège. Cela nous permet d’en discuter ensemble et de voir ce qu’elle en a compris. Je m’aperçois que beaucoup de classiques étudiés peuvent être difficiles à lire et à comprendre pour les jeunes. Il y a souvent des notes de bas de page qui interrompent la lecture. Le vocabulaire est d’un autre siècle. Le décalage des mœurs est intéressant puisqu’il permet d’échanger, de comparer et de voir l’évolution de la société.

Et vous, lisez-vous aussi les lectures scolaires de vos enfants ?

Ce court roman me permet de cocher la case « écrit au 19ème siècle » du challenge de l’hiver VLEEL !

Note : 4 sur 5.

Incipit :
« Il y a sept ou huit ans, un homme nommé Claude Gueux, pauvre ouvrier, vivait à Paris. Il avait avec lui une fille qui était sa maîtresse, et un enfant de cette fille. Je dis les choses comme elles sont, laissant le lecteur ramasser les moralités à mesure que les faits les sèment sur leur chemin. L’ouvrier était capable, habile, intelligent, fort maltraité par l’éducation, fort bien traité par la nature, ne sachant pas lire et sachant penser. Un hiver, l’ouvrage manqua. Pas de feu ni de pain dans le galetas. L’homme, la fille et l’enfant eurent froid et faim. L’homme vola. Je ne sais ce qu’il vola, je ne sais où il vola. Ce que je sais, c’est que de ce vol il résulta trois jours de pain et de feu pour la femme et pour l’enfant, et cinq ans de prison pour l’homme.
L’homme fut envoyé faire son temps à la maison centrale de Clairvaux. Clairvaux, abbaye dont on a fait une bastille, cellule dont on a fait un cabanon, autel dont on a fait un pilori. Quand nous parlons de progrès, c’est ainsi que certaines gens le comprennent et l’exécutent. Voilà la chose qu’ils mettent sous notre mot.
Poursuivons.
Arrivé là, on le mit dans un cachot pour la nuit, et dans un atelier pour le jour. Ce n’est pas l’atelier que je blâme. »

« Voyez Claude Gueux. Cerveau bien fait, cœur bien fait, sans nul doute. Mais le sort le met dans une société si mal faite, qu’il finit par voler ; la société le met dans une prison si mal faite, qu’il finit par tuer.
Qui est réellement coupable ?
Est-ce lui ?
Est-ce nous ? »

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