Gioconda / Nikos Kokantzis

J’entame le second tour du challenge de l’été VLEEL avec ce livre d’un auteur grec que je ne connaissais pas du tout.

Il s’agit plutôt d’un récit. Nikos Kokantzis a écrit ce livre pour ne pas oublier son premier amour, Giaconda, juive, déportée avec sa famille pendant la Seconde guerre mondiale et morte dans le camp d’Auschwitz.

Le livre parle surtout de deux adolescents qui malgré le contexte et les couvre-feu, se retrouvent en cachette pour vivre leur amour et leur désir. Ils découvrent la sexualité sans avoir aucune notion. C’est un amour beau, pur et passionné. L’occupation allemande en Grèce les fait grandir plus vite et les pousse à profiter de chaque instant.

Cette lecture de moins de cent pages me restera longtemps en mémoire. L’auteur fait un magnifique portrait de cette jeune femme qui respirait le bonheur et qu’on aurait aimé rencontrer. Un récit lumineux et sensuel pour rendre hommage à Gioconda.

Traduction de Michel Volkovitch

Note : 4.5 sur 5.

Incipit :
« Ceci est une histoire vraie.
Hier, une fois de plus, j’ai vu en rêve mon ancien quartier. Rêve la nuit, cauchemar le jour, quand on voit ce qu’ils en ont fait. Moi, au moins, je l’ai connu du temps de sa beauté. J’ai eu la grande chance de naître et grandir là-bas, j’y ai vécu la guerre, l’Occupation, puis quelques années encore. »

« Elle était douée pour le bonheur, elle avait un sens de l’humour délicieux, ce qui l’aidait à sentir le sel de certains événements quotidiens, et l’on entendait alors son rire frais, vivifiant. Mais en même temps elle avait des moments de sérieux inexplicables, qui arrivaient soudain, comme un nuage poussé par un grand vent qui cache un moment le soleil, plongeant tout dans une ombre inquiétante avant qu’à nouveau tout s’éclaire ; son visage parfois devenait sombre, ses yeux regardaient au loin, vers un point que je ne voyais pas, le chagrin se répandait sur ses traits. J’en étais terrifié ; je l’attirais contre moi, la priais de me dire à quoi elle pensait. Elle se contentait de secouer la tête, me prenait par-dessous les bras, me serrait contre elle un instant, puis soudain, là encore, elle s’arrachait à ses pensées, m’embrassait très vite en souriant – et je retrouvais soleil, chaleur et lumière ; la guerre et la peur n’existaient plus, il n’y avait que l’amour, l’amour partout. »

 

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