L’amour s’accorde avec la nuit / Quentin Biasiolo

Un garçon de 13 ans entre-aperçoit une fille, Salema, et décide de lui écrire. De leurs échanges épistolaires naît une histoire d’amour. Salema est très protégée par sa famille. Elle ne peut sortir comme elle veut. Ces deux adolescents sont attachants. On s’amuse à suivre leurs aventures, la façon dont ils contournent l’interdiction de se voir.

L’auteur excelle à raconter les sentiments amoureux et les tourments de l’adolescence. On sent la tension du désir monter entre les deux personnages.

Peu à peu le roman prend un ton plus grave et aborde le thème de la religion et de la différence culturelle plus largement. Est-ce que vous vous convertiriez à une religion dans une sorte de compromis pour le bien de votre couple ?

On pense forcément à Roméo et Juliette, dans une version contemporaine. Ce roman est écrit à la première personne, du point de vue du jeune homme, quelques années après leur histoire. On ne sait pas trop comment elle se poursuit mais on imagine aisément une fin possible.

J’ai aimé l’écriture fluide et surannée de Quentin Biasiolo. Le langage n’est pas celui des jeunes que l’on croise de nos jours. Vous ne lirez pas d’expressions ou d’abréviations de type SMS. Si vous aimez les histoires d’amour et les belles écritures, ce roman est pour vous ! Pour ma part, ce fut un bon moment de lecture et je remercie l’auteur pour l’envoi de son livre.

Note : 4 sur 5.

Incipit :
« J’étais à cet âge, un adolescent quelconque, un enfant presque. A treize ans, est-on d’ailleurs plus proche de l’adulte ou de l’enfant ? Naturellement, je ne me posais, à cette époque, pas ce genre de questions et c’était de la façon la plus immédiate que j’adhérais à mon existence, à cette vie ordinaire qui était la mienne quoiqu’elle eût pu – tant elle n’était qu’une forme vide que rien ne spécifiait – être celle, au fond, de n’importe qui. »

« La lettre prenait donc son temps pour établir la situation. Difficile situation. Non négociable. En somme, ces quatre pages constituaient déjà une clarification des bases de notre relation qui n’avait pourtant pas même commencé. C’est qu’elle se voulait prudente, jusqu’à se montrer craintive, et cela prenait lentement la forme d’une procédure. Elle ne voulait pas se fourvoyer ni que je me fourvoie moi-même – tenant à être claire dès le début. Les bases posées, il me revenait de choisir – accepter ou renoncer. Dans l’hypothèse où j’accepterais, je saurais alors à quoi m’en tenir – une relation à distance, avec peu de possibilités de rencontre, et toujours de façon incertaine et furtive. C’était consentir à n’être jamais tranquille – voué à une vie d’interdits, une vie aux aguets. »

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