Dognapping / Stéphane Poirier

Dans un village de montagne, en hiver, trois amis au chômage, Hans, Josef et Betty, ont enlevé le chien de la vieille Josie. Le « dognapping » tourne court et les trois compères ne touchent pas la rançon espérée. Cela, on l’apprend très vite au début du roman. Le titre est donc plutôt anecdotique, car le roman se concentre davantage sur ces trois anti-héros.

Les chapitres alternent entre les points de vue de chacun. On sent l’attachement de l’auteur pour ses personnages. Hans a acheté une vieille maison à l’écart, dans la forêt. Il a créé sa maison d’édition avant de mettre la clé sous la porte. Depuis il déprime chez lui, et davantage encore à chaque retour négatif aux offres d’emploi postulées.

Betty a publié un premier roman dans la maison d’édition de Hans. Elle est bénévole à la bibliothèque municipale du village et espère y être embauchée un jour. Pour l’instant elle enchaîne les déconvenues amoureuses et se retrouve devant une page blanche.

Josef est revenu habiter avec sa mère après le décès de son père. Il a des problèmes de santé qui l’empêche de reprendre son travail. Et ce qu’il préfère c’est sa bouteille de rhum. Enfin il a aussi un secret bien gardé qu’il rejoint une fois par mois et lui redonne du courage.

Les péripéties et les déconvenues s’enchainent pour ces trois amis. L’écriture est agréable et fluide. Le langage est familier. L’auteur écrit avec de nombreuses formules imagées.

J’ai passé un bon moment de lecture avec les personnages de Stéphane Poirier et j’ai également prévu de lire son premier roman, « Rouquine », pour lequel il a reçu le Prix Jean Anglade en 2021.

Si vous avez envie d’une lecture propice à la détente, celle-ci devrait vous plaire.

Merci à l’auteur et à l’éditeur pour cette lecture. Ce fut l’occasion pour moi de découvrir une maison d’édition que je ne connaissais pas, Blacklephant.

Note : 3 sur 5.

Incipit :
« La vie n’est qu’un éternel bras de fer entre la chance et la déveine, et Hans aurait aimé revenir cinq minutes plus tôt et ne pas avoir écrasé le chien en sortant la bagnole du garage. »

« La routine bégayait tellement la même histoire jour après jour et mois après mois qu’à un moment ou un autre on ne faisait plus gaffe, et c’est là que la tuile arrivait. »

« Il se demandait pourquoi il n’avait pas de bol. Le coup du chien aurait dû marcher. »

« Avoir déjeuné avec ses potes lui avait changé les idées. C’étaient ces petits moments d’accalmie qui faisaient oublier les emmerdes pendant un temps. »

« Il ressentait déjà ce froid. Pas celui de la baraque toujours glacée malgré les bûches qu’il avait enfournées dans le poêle en arrivant. Non, ce frimas vicieux dont souffraient les gens qui ne faisaient rêver personne. Et que plus personne n’amenait à rêver. »

« Il était peiné pour elle. Il se rappelait la mort de son père. Il avait eu la sensation d’avoir une chaussette enfoncée dans la gorge. N’arrivant plus à respirer, sans oxygène – il était resté plusieurs semaines comme un pneu crevé. »

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