Août 1893, le ton monte dans les marais salants près d’Aigues-Mortes. Les travailleurs locaux ne supportent plus les saisonniers Italiens et le leur font savoir. La colère s’amplifie. Chacun apporte son relent de haine et de racisme à cette histoire sordide. La folie s’empare de presque tous les habitants. Quelques-uns tentent d’aider les Italiens, en les cachant. La veuve Adélaïde Roussel les protège dans sa boulangerie. C’est elle qui raconte cet épisode de violence qu’elle n’arrive toujours pas à comprendre.Le Maire fait appel au préfet, aux gendarmes, mais ils sont peu nombreux face à la population déchaînée. On sent la violence monter et exploser. Le lecteur est impuissant et démuni face au sang qui gicle dans les pages de cet album. Cet événement historique est une histoire vraie, révoltante, qui donna lieu à un procès. Il y a eu 10 morts et des dizaines de blessés marqués à vie.
Le massacre d’Aigues-Mortes est une tragédie mise en images par Fred Paronuzzi et Vincent Djinda, chez Les Arènes. Des tons ocres qui rendent très bien l’atmosphère étouffante et la violence de cette histoire marquante. Quelques explications et références bibliographiques se trouvent en fin d’ouvrage.Cette BD est finaliste du Prix Orange BD 2023.
